samedi 24 avril 2010

La trimardeuse et le faux derche (je change de titre... et je racole plus large, j'augmente ma zone de chalandise ?), conte pas du tout pour enfants

Didier de Lannoy
La princesse et le chasseur !
ampliation
1
de "Butembo !" compte-rendu en musique d’un voyage dans le temps, à Kinshasa, 23 novembre 2007 - 11 janvier 2008
Extraits




La princesse et le chasseur
Conte pas du tout pour enfants



Les contes pour enfants…
certains sont carrément immoraux !
Dans l’un d’eux2, un jeune et joli chasseur3 (après avoir vaincu un infâme griffon, un être effroyable au corps de lion, avec trois têtes d’aigle crachant du feu et avoir ainsi débarrassé le royaume du monstre qui l’avait envahi et le terrorisait) épouse
- Comment vous appelez-vous, Princesse ?
- Citronnelle! Je suis la princesse Citronnelle, la fille préférée du Roi, mon Père !
- Quel âge ?
- Vingt-quatre ans !
- Tellement d’années dans une morphologie encore si agréable à regarder et, sans doute aussi, à visiter ! C’est l’âge critique pourtant, non ? Presque un grade de catherinette, à la limite de la prescription, non ?
- Voyons, voyons, joli chasseur… La délicatesse et la galanterie vous égarent…
- Mariée, peut-être, Princesse ? Ou fiancée, sans doute ?
- Toujours célibataire, pour vous servir, Monseigneur !
- Célibataire ! A votre âge, Princesse ? Comment ça ? Ai-je affaire à une bécasse, à une couventine ou à une bréhaigne ? Seriez-vous donc, Princesse, une invendue du marché des épousailles ? A cause, sans doute, de quelque vice caché ?
- Non, Monseigneur, pas du tout ! Il n’en est rien ! Je suis une jeune femme dont la main a été réservée à un être exceptionnel, à un preux, à un vaillant, à un héros ! Mais, si ça peut te rassurer, branleur, une demoiselle quand même très entreprenante et très expérimentée ! Treize ou quatorze ans de pratique sexuelle intense, ça compte ! Et aussi… je dois bien l’avouer (en effet… comment être, tôt ou tard… obligée de se montrer entièrement nue devant son bien-aimé… et continuer de dissimuler, à l’étalon auquel on est constitutionnellement promise, certaines vergetures accusatrices et certains plis et bourrelets dénonciateurs… qu’on ne peut aisément, in naturalibus, lorsqu’on se fait saillir et arroser de laitance, faire passer pour de gracieux vertugadins ?), malgré de sages précautions, plusieurs fécondations non désirées suivies de nombreuses fausses couches…

Et Citronnelle de poursuivre, en privé :
« J’en ai même gardé quelques séquelles durables, connard : deux mignons petits « bals»4, pondus dans la clandestinité, que
- Dont un grand garçon de treize ans, vigoureux, déjà très actif avec les cousines pauvres et les cendrillons en guenilles de la Maison royale qui, toutes, s’attachent à le déniaiser… et cherchent sans doute à se trouver, pour plus tard, un boulot de femme mariée… à un jeune et riche héritier ! Et qui pourrait bientôt, si je n’y prends pas garde et si je n’interviens pas sévèrement (mais comment faire, on ne peut pas tout contrôler ?), me rendre bientôt grand-mère !
je m’étais pris dans le bide, par étourderie, et que les mamans souillons, les mamans videuses et les mamans tricoteuses du village n’étaient pas parvenues à m’extraire à temps… et qui avaient, aussitôt après leur naissance, été confiées à de plantureuses mamans nourrices des environs dont les rots, les pets et la fumée qui leur sortait des oreilles et des naseaux sentaient bon la chaleur humaine, la tendresse maternelle et le lait caillé… et dont je ne te dirai rien, évidemment, jobard, tant qu’on nous ne serons pas maqués cric-crac »

- Ces bien tristes expériences vous ont, sans doute, profondément affectée, Princesse ?
- Non, rassure-toi, Monseigneur, j’ai toujours été suivie (conseillée moralement et assistée techniquement) par les mamans blanchisseuses, les mamans caméristes et les mamans cuisinières du palais ! Et même par la maman vicaire générale, la femme du curé, experte, comme il se doit, dans l’art de faire couler les enceintes fâcheuses !
- Déjà treize ou quatorze ans de carrière vénérienne, Sainte Vierge ! C’est quand même beaucoup ça, Princesse ! Mouais, mouais, mouais… Mais dites-moi, coquine, confiez-vous donc à moi, votre sauveur et votre champion… comment tu t’y es prise ?
- J’ai eu la chance, Monseigneur, d’avoir été déviergée très tôt, à l’âge de dix ou onze ans (ne t’imagines pas, vicelard, que je vais te raconter par le menu tous les assauts et tous les outrages que j’ai dû subir dans les greniers, les caves et les placards à balais du château dès mon plus jeune âge… et même dans la sacristie, le cabinet d’estampes et la salle d’armes), par trois êtres qui m’étaient particulièrement chers, mon directeur de conscience, mon précepteur et mon garde du corps…
- Les trois à la fois ? Un horrible griffon, sans doute, Princesse ? Ma pauvre enfant !
une jeune et jolie princesse célibataire (qui, sans l’intervention de ce vert et séduisant chasseur, aurait été livrée à l’ignoble animal, hachée menu, grillée et dévorée par chacune des trois gueules puantes de la bête hideuse) mais, le soir même de
- Sachez cependant, Monseigneur, que je ne suis pas pour autant une femme d’occasion, ni un même lot de consolation ! Je suis la récompense que mon Père, le Roi, Bienfaiteur du peuple, Gardien de la sécurité de la banque et des affaires et Défenseur des frontières du Royaume, a promis d’accorder à celui qui vaincra l’envahisseur venu de l’Est ! Tu as tranché les têtes du monstre ! Tu es mon sauveur et mon champion ! Tu es mon héros et je suis désormais ta fidèle et dévouée compagne !
- Pour deux heures au moins, avec une pause de quinze minutes à la mi-temps ?
- Pour beaucoup plus longtemps !
- Pour la nuit entière, Princesse ? Et tu me serviras un petit-déjeuner américain au lit, demain matin ?
- Pour toute la vie, mon amour !
- Toute la vie ! Waow ! Mon café, bobonne, je le prendrai très chaud, mais sans lait ni sucre… Le pain, je le préfère mi-gris et légèrement toasté et le beurre, salé… Pas de miel (à cause des OGM et de la pollution) ni de fromage français mais deux grosses tranches (tu prendras soin d’enlever les couennes) de lard fumé à l’anglaise… Avec aussi quatre œufs sur le plat (sans miyoyo mais pas trop cuits), un hamburger, trois saucisses de Frankfurt et du ketchup (mais, attention, pas n’importe lequel : un produit de marque parmi ceux qui sont proposés à la clientèle de qualité du Delhaize et non pas « l’équivalent générique » mis en vente par Lidl ou Aldi pour le commun des mortels)… Et un grand verre de jus d’oranges fraîches… Et bouge-toi le cul, bobonne, j’ai faim !
ses noces (alors même que les deux amoureux devaient normalement entamer une longue, épuisante et sublime nuit de bonheur nuptial et que la mariée s’était isolée dans la salle de bains, pour procéder à quelques ablutions, se curer les dents, se brosser les caries, se retendre les peaux du cou avec un savon astringent, s’encaustiquer les roberts et les miches, se parfumer les aisselles à l’insecticide, se faire péter quelques boutons de fièvre mal placés, se déboucher le nez et se gratter les oreilles, brosser et démêler (et même tresser pour « faire espiègle et
- Tu peux m’aider à défaire mes couettes, je n’y arrive pas toute seule ?
polissonne » !) les poils de son pubis, se lubrifier le vagin avec des graisses précieuses, s’oindre
- Sait-on jamais ! Ces branleurs des bois sont, d’habitude, ardents et très bien charpentés… Ils ont souvent un excellent coup de bâton mais ils sont, aussi, assez rustiques ! Il leur arrive parfois, dit-on, au moment critique, de retourner leur équipière, de lui caresser le dos et les hanches avec un bouquet d’orties, de lui flatter et de lui fayoter la croupe, de lui polir et de lui papouiller les pastèques, de lui beurrer câlinement le pli fessier et la porte de derrière avec de l’huile de graissage Singer (pour vieilles machines à coudre à pied) ou une grosse noix de margarine Blue Band (fabriquée par Marsavco) et, dans le noir, par surprise, sans prévenir, de lui donner deux bonnes claques sur les parties charnues et... Yahooooooo ! brusquement, brutalement, d’un seul coup, de l’emmancher, de l’englander, de l’empaffer, de l’empaler, de la socratiser… pour ne pas prendre le risque de l’enceinter… et de se retrouver piégés dans les liens sacrés du mariage chrétien monogamique ! Ou, disent-ils avec élégance et non sans coquetterie, pour ne pas choper la chtouille, la sopis, le virus d’Ebola ou le sida !
le boyau culier, se doigter le clitoris pour mettre en route le groupe électrogène et s’assurer de son bon fonctionnement), ne voilà-t-il pas que le gougnafier (s’asseyant sur la couche hyménéale, déposant sa casquette crasseuse sur un fauteuil de velours rose pâle, enlevant sa veste rapiécée, ses bottes crottées et ses chaussettes trouées… mais paraissant hésiter (à déboutonner se braguette graisseuse et à enlever son pantalon poisseux, à exhiber sa culotte souillée et à enfiler une capote en tripes de ntaba ou de ngombe5 qui n’avait plus été lavée au savon de Marseille et à l’eau de Javel depuis la dernière battue
- Une sacrée journée de trique et de traque, mes frères ! Quelle chasse à courre ! Quelle purée on lui a balancée à cette magnifique biche qui, à la claire fontaine, s’en allait promener et remontait très haut ses jupes en traversant la rivière à gué, nous dévoilait ses jambes et laissait entrevoir sa boîte à ouvrage et son coupe-cigare…
- Lalalalère !
- Et dont le rire cristallin, l’insouciance et la joie de vivre paraissaient nous narguer…
- Lalalalère ! Lalalalère ! Lalalalère !
- Nanananère ? Nom di djûuuuu, la salope, elle nous défie, elle nous provoque, elle nous pisse au bénitier ! Quelle course-poursuite dans les taillis et les fourrés ! Et quelle branlée on a fini par lui mettre ! Qu’est-ce qu’on s’est bien vidé les bourses !
organisée par ses6 frères en Christ, ermites plombés, trappeurs zoophiles, ogres pédophages, glandeurs pervers, rôdeurs vicelards, routards paranoïaques, reîtres psychopathes, truands en chaleur et autres sinistres coquins, croquants, voyants, forbans, barbeaux, bedeaux, lourdauds, troupiers, vauriens, matafs, chercheurs, cafards, prêcheurs, cipayes, apôtres, brigands, briscards, spadassins, boucaniers, monucards ou monusiens, loups-garous, charbonniers, vagabonds, flibustiers, légionnaires, janissaires, coupe-jarrets, ratichons, sermonnaires, mercenaires, mameluks, découvreurs, producteurs, rabatteurs, vadrouilleurs, chemineaux, bordeliers, braconniers, tendeurs de collets, coureurs de prairies, bûcherons, fagoteurs, écumeurs, loups de mer, maraudeurs, patrouilleurs, trimardeurs, viandes de morgue, marchands de femmes, détrousseurs de cadavres, arsouilles, cuitards, pochards, poivrots, buveurs de lungwila et de lotoko, fumeurs de diamba, archiprêtres et ayatollahs, druides et rabbins, bonzes et chamans, mindele ngulu, prospecteurs miniers et pétroliers, obligataires et actionnaires, libéraux et phallocrates, doctrinaires et proxénètes, frères trois points et tailleurs de vêtements ecclésiastiques, tirailleurs et bataillonnaires, grognards et voltigeurs, anciens croisés sans affectation précise (en instance de démobilisation, désarmement, rapatriement, réinsertion et réinstallation), soldats vérolés ou séminaristes boutonneux en divagation ou mal « brassés », réfractaires, dissidents, indexés, insurgés, mutins, félons, déchus et autres soudards du Seigneur et coupeurs de routes (se planquant dans les fourrés, sous les fougères, avec des bouteilles d’eau minérale, des cannettes de bière et des boîtes de corned-beef Exeter et de sardines Anny, attendant le passage de la diligence qui relie Kinshasa à Butembo ou d’une caravane d’ânes et des chars à boeufs qui va de Saint-Hubert à Forrières en passant par Nassogne) à la solde de Guillaume de la Marck, le sanglier des Ardennes, afin de s’emparer et de remettre dans le droit chemin une7 fille de Satan, une créature, une envoûteuse, une strip-teaseuse, une persilleuse, une tireuse de cartes, une choriste de l’église du Sacré-Cœur de la Gombe, une dégrafée, une suceuse, une pipeuse, une tireuse de vin de palme, une acrobate, une gouillasse, une succube, une ballerine, une grognasse, une sybarite, une taxi-girl, une teigne, une carne, une professeuse de lettres et de philosophie, une langue de velours, une tailleuse de plume, une chanteuse de variétés, une éplucheuse, une groupie d’Evoloko Joker et des Langa-Langa Stars, une avorteuse, une comédienne, une courtisane, une gourgandine, une diseuse de bonne aventure, une musicienne virtuose, une brouteuse, une punaise, une hétaïre, une geisha, une muse, une vestale, une écrivaine, une gerbeuse, une poissarde, une poétesse antique, une pisseuse, une turfeuse, une pétasse, une joueuse de volley-ball, une actrice de cabaret, une diablesse, un mauvais ange, une danseuse charnue et rembourrée de Werrason ou de JB Mpiana, une marchande d’ail, une langoustine, une bulawayo, une anuarite, une londonienne, une rêveuse, une championne de basket, une ancienne défileuse de mooode devant les clients en sueur et en rut des terrasses du couloir Madiakoko, une drôlesse, une factieuse, une lutteuse, une insoumise, une activiste, une impudique, une euphorique, une décoiffée (sans voile, ni cornette, ni foulard, ni mouchoir de tête), une veuve encore alerte et trop joyeuse (qui refusait de s’habiller en noir, ne portait qu’un seule pagne et oubliait même, parfois, d’enfiler sa petite culotte mais
- Ce n’est pas une raison, j’ai encore le droit de choisir, non ? mordait-elle et griffait-elle et hurlait-elle de rage… Lâchez-moi ! Lâchez-moi donc, bande d’impuissants et de trous du cul ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi !
- Prends toujours ça, poufiasse ! Et encore ça, traînée ! Et encore ça, radasse, égout, roulure, catin, cloaque, sac à pines !
- Lâaachez-mwaaaaaaaaaaaah ! Au viol, au viol, au viol ! Grâce, grâce, grâce !
- Jamais !
- Pitié ! Pardon !
- Pas de pitié, pas de pardon ! D’abord, il faut que tu nous satisfasses ! L’un après l’autre ! Puis tous ensemble ! Par tous les orifices ! Et qu’on t’entende implorer, gémir et gueuler de plaisir à trois kilomètres à la ronde ! Pour nous remercier de te donner autant d’orgasmes et de bonheur ! Et que les habitants des villages environnants sachent qu’il faut nous craindre et qu’on doit nous respecter !
refusait d’ouvrir les cuisses à tout le monde comme un Pape lève les bras en l’air, dans les tribunes d’un vélodrome ou d’un circuit automobile, pour bénir ou saluer la foule des sourds et des aveugles) ou une médisante, une proféreuse, une imprécatrice, une pythonisse, une vaticinatrice, une jeteuse de sorts ou d’anathèmes, une cassandrine, une séditieuse, une meneuse, une émeutière, une terroriste… de la menotter, de la bâillonner, de lui arracher ses nippes et ses frusques et
- Au nom de Jésus ! Libérons Jérusalem ! Purifions par le foutre ! Mettons à sac ! Outrageons, constuprons, enculons, défonçons et tronchons ! Ramenons les gouines à la vraie foi ! Apprenons aux rétives et aux frondeuses à respecter l’ordre divin8 et à se soumettre aux lois des mâles bien membrés ! Sodomisons, supplicions et baptisons ! Au nom du Seigneur, notre Sauveur ! Pourfendons et massacrons les apostates à coups de braquemarts, de quilles, de flamberges et de bites ! Babylone est tombée ! Jérusalem nous appartient !
de la pénétrer et
de la profaner, à tour de rôle et
dans tous les sens, de la chevaucher et
de la trouducuter, sur une paillasse de fumier tiède jusqu’à ce qu’elle perde la raison et
de la livrer ensuite aux saints inquisiteurs, aux pharisiens, aux intégristes et aux fondamentalistes, aux tortionnaires, aux béquilleurs et aux lapideurs et
de la traîner par les pieds, nue et sans vie, attachée à une corde, jusqu’au stade de football du village et
de mettre le feu à son cadavre abject et désarticulé, dégoulinant de foutre, de bave, de sang et de larmes et
de réduire en cendres son sexe glauque, fangeux, gadouilleux, obscène, agrippant, volubile et carnivore et
d’obtenir ainsi l’absolution des ignominieux péchés de chair que cette racoleuse sans pudeur avait réussi à faire commettre à toute une meute de pauvres hères, souffrant de solitude et affamés de caresses… honnêtes et courageux, bons pères de famille et maris fidèles dans la vie de tous les jours, certes, mais sensibles et vulnérables… dont elle n’avait pas hésité, par son insolence et son effronterie, à « exciter la susceptibilité ») à déclarer sa flamme vertueuse et… répugner, semble-t-il, à se glisser dans de chastes draps opalescents, bénis par quelque évêque pieux, de soie immaculée et capiteuse et à y accomplir, avec pudeur et respect, son légitime et sacramentel devoir conjugal) aperçoit
- Oh, la vision de rêve ! Oh, l’apparition mariale !
par la fenêtre de la chambre à coucher matrimoniale, une magnifique biche qui s’en allait promener, dans les bois, à la claire fontaine, toute seule, en chantonnant
- Lalalalère ! Lalalalère !
- Nanananère ?
et saisissant aussitôt
- Attendez-moi, Princesse, j’arrive !
- Qu’est-ce que tu dis, mon amour ? Je suis encore sous la douche, je ne t’entends pas bien !
- Je viens de recevoir un coup de téléphone du bureau ! Un travail urgent à terminer ! Il faut que j’y aille !
- Quoi ça, chéri ?
- On se donne rendez-vous soir au Bloc, à Bandal ! Demain soir ! Entre 17 et 18 heures ! Quand il fait encore jour !
- Kwassa ?
- Morfonds-toi, bobonne, j’me barre !
ce fallacieux prétexte, se rajuste en vitesse et s’en va seul dans la forêt, avec besace et tromblon, à la poursuite de ce gibier exceptionnel
Objection de conscience ? Désertion devant l’ennemi ? Abandon de poste ?
Refus d’assumer sa destinée ? Irresponsabilité sociale ?
Abracadabrance ?
Vésanie ?
Pas étonnant dès lors que l’abominable goujat se soit fait
- Le sagouin, la brute, le mufle, le butor, le peigne-cul ! L’impuissant, le stérile, l’empaffé, le couard, le lâcheur et le dégonflé ! La lavette, la ganache et le foutriquet ! Le scélérat, le faux derche, le félon, le volage, le renégat, le perfide et le parjure ! L’abruti, l’enfoiré, le benêt, la couenne, la savate, le manche, l’andouille, le balourd, la patate, l’emplumé, le zozo, le zoba, le zobi, le zob !
fait agonir d’injures par sa douce et tendre épouse et
- Bien fait pour sa sale gueule de giton, d’avorton, de rase-mottes, de couille molle, de branleur et de gomorrhisé !
changer en statue de pierre ou en gros bloc de sel à lécher par une redoutable sorcière, gardienne de la forêt et protectrice des êtres et des animaux qui l’habitent…
Mais, heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là Et voilà même qu’elle se termine plutôt bien pour l’ahuri. La sorcière pétrifiante accepte (après quelles négociations obscures ? quel accord politique confidentiel ? moyennant quelle contrepartie secrète ou quelle rançon versée ?) de rendre la vie au crétin. Et la douce et tendre épouse du demeuré se montre disposée à lui pardonner ses frasques et ses « erreurs de jeunesse »… à condition, à condition, à condition, à condition…
- Au lit ! Sans davantage tergiverser ! A loilpé et sans capote ! Chose promise, chose due ! Aux armes, citoyen ! Sors ton tromblon et mets-toi au boulot, mon amour ! Et rends-moi heureuse ! Et fais-moi, rire, rire, rire, rire, rire, rire, rire, rire, rire, rire, jusqu’au lever du jour ! Et que ton sperme impur abreuve mon royal sillon !
- Tout de suite, Princesse, tout de suite ! Je me mets à l’ouvrage sans tarder ! Mais… tu n’oublieras quand même pas mon petit-déjeuner… demain matin… comme on avait dit…
- C’est moi qui en fixerai le menu, mon amour ! Plus de jattes de café ni de grand verre de jus d’oranges fraîches ! Après avoir achevé ton biberon de blanc d’œufs de ferme, grignoté des makasu et des racines amères, croqué des « poivres » très piquants et avalé quelques grosses cuillères de pili-pili frais, tu boiras d’une seule traite un, puis deux, puis trois, puis quatre gros bocks de tangawisi… de façon à ce que tu puisses m’honorer, m’honorer, m’honorer et m’honorer encore… d’un petit coup matinal, puis d’un deuxième, puis d’un troisième, puis d’un quatrième… jusqu’à ce que tu te mettes à décharger de la bile et du sang et que ta mort s’ensuive… ou que tu finisses par me lécher le trou de balle en me demandant grâce…
- Grâce, Princesse, grâce ! Au viol, au viol, au viol !
- Aucune pardon, aucune pitié ! Pas encore, impuissant !
- Grâce Princesse !
- Raidis-toi davantage, dégonflé ! Présente les armes, défaillant ! Garde la pose, lavette ! Ne lâche pas pied, ganache ! Continue de baiser, sucer, lècher, brosser, troncher, bourrer, cuisser, gauler, limer, fourbir, trombonner, besogner, raboter, bourriner, jardiner, ramoner, fourgonner, astiquer ! Continue sans faillir, foutriquet !
- Pardon, pardon, pardon !
- Je t’interdis de débander ! Remets-toi au garde-à-vous ! Sois plus ardent ! Ne te fatigue jamais ! Continue de fouiller, ramer, biter, râper, piner, botter, foutre et niquer sans désemparer… Continue jusqu’au moment où je t’ordonnerai de me laisser en repos ! J’ai une sacrée foutue revanche à prendre, mon amour ! Et sache que désormais tu vas devoir tringler toute ta vie, branleur !
qu’il se mette immédiatement à l’ouvrage et lui élargisse la vulve et lui fraise le vagin et lui injecte au plus profond de l’utérus quelques plantureuses giclées de beaux spermatozoïdes mâles (et même aussi, pourquoi pas, quelques foutrées de belles spermatozoïde femelles… à qui on fera donner une excellente éducation chez les bonnes soeurs ou les vieilles demoiselles ménopausées du Lycée Bosangani à la Gombe… et qu’on pourra toujours ensuite, ce n’est pas sans intérêt marchand, faire concourir dans des foires aux bestiaux, confier à des marieuses ou à des maquignons chargées d’en assurer la promotion, revendre au plus offrant par le biais de petites annonces à faire passer sur Internet ou dans la presse locale, publicitaire et paroissiale… et donner en gage à d’autres envahisseurs ou offrir en prime à d’autres libérateurs et mettre ainsi au service de la politique étrangère de la Maison royale) aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Ainsi donc, tout finit par rentrer dans l’ordre biblique, talmudique ou coranique, généalogique ou démocratique, monogamique ou polygamique, positiviste ou dialectique. Et le jeune et joli chasseur, ayant enfin satisfait à ses obligations de survie, de croissance, de régénérescence et de multiplication de l’espèce humaine, de la race des dominants et de la haute classe, est aussitôt amnistié et dispensé de s’acquitter
- En euros ou en francs congolais ?
- En dollars kaka !
d’une amende salée.
La Princesse Citronnelle a même préparé
- Mon plat préféré, Princesse ! Un souverain délice ! Mais dites-moi, chérie, quel est votre secret ?
- Mon secret, c’est Livio !
- Livio ? Est-ce bien l’huile indiquée pour ce type de préparation, bobonne? Es-tu sûre de ne pas t’être trompée de recette ?
- Monseigneur le branleur a-t-il des observations à formuler ? Monsieur le roturier reproducteur veut-il, peut-être, que j’en touche quelques mots à mon fidèle directeur de conscience, à mon précepteur adoré et à mon garde du corps personnel ?
- Voyons, chérie, voyons… vous n’y pensez tout de même pas ! Ces gens-là, ce sont de vieux dossiers, Princesse ! Ça date de l’ancien régime ! Avant le grand changement ! Avant mon avènement à la magistrature suprême ! Nous leur avons déjà coupé la tête, non ?
- Et si ça repoussait, jobard ?
- Je n’en crois rien, bobonne !
- Voulez-vous alors que j’en parle au Roi lui-même ?
- Aucunement, Princesse, aucunement ! N’en faites rien !
- Alors ferme ta gueule, connard, et dispense-moi de tes commentaires oiseux, voire franchement désobligeants !
- Moi, Princesse, me risquer à formuler des remarques généralement quelconques, je ne me le permettrais jamais ! Mais tu pourrais néanmoins demander quelques conseils judicieux à Matsi Kalubi, bobonne, et suivre ses émissions culinaires sur Digital TV, quoi !
une grosse casserole de mfumbwa pour fêter le retour à la couche matrimoniale de l’époux inconstant… Et tout un jerrycan de tangawisi pour renforcer les convictions profondes du conjoint défaillant !
Tout est, à présent, normalisé. Le couple roule et roucoule. Comme9 tous les couples, quoi ! Comme dans un théâtre « de chez nous » où chacun a son rôle ou sa partition à jouer, quoi !
Et le joue bien, avec talent, jubilation, malice, colère, cruauté, tendresse et déraison...
Alleluiah !


1 Le texte de base était bien trop sérieux, non ? Trop wenge, trop bcbg, trop maison mère, trop tout terrain, trop 4x4 ? Y fallait bien que « Vieux ba Diamba » puisse se déeeeefouler quelque part, ailleurs, autrement… qu’il se lâaaache enfin ! Comme un affreux pirate anodonte !
- Ano quoi ?
- Ça figure dans le Petit Larousse de Sukina ! Demandez-lui !
Mais voilà que, soudain, souffrant d’hypertension, l’auteur est pris de vertiges, trébuche, perd l’équilibre et se met à douter :
« Atteindrai-je chacune de mes cibles ? Parviendrai-je à scandaliser vraiment tout le monde ? Même Joëlle Baumerder, Chéri Samba, Freddy Tsimba, Salumu Yamba Yamba, Matsi Kalubi, Jean-Chrétien Ekambo, Roby Comblain, Gauthier de Villers, Alain Brezault, Jipéji, Vincent Kenis, Lutele Nseka, Wendjo Okitandjeka, Carmelo Virone, Ben Zandler Mavinga, Vincent Lombume Kalimasi et
- Surtout lui !
Raymond Suke Nzanga ? Même Judith, Rachel, Antoinette, Césarine et Malou ? Même Margarete, Françoise, Moniek et Claudine ? Même Abdou Maliq, Anastase Nzeza Bilakila, alias « Ya Nze », Anaya, Bibish Mumbu, Cédric, César Lumbu, alias « Qui Saura », Citronnelle, Clément Ndjoli Junior, alias « NCJ », Filip De Boeck, In Koli Jean Bofane, alias « Fossoyeur Jones », Jean-Pierre Kabeya Nyonga, Muka, alias « Petite Chérie », alias « Tantine Betena », alias « Motema Magique » et notre fille cadette, Nadine, alias « Gododo », alias « Petit Bal », alias « Mère Courage » ? Et tous
- Tous affublés du même père !
nos autres « grands », Hortense, Eric, Djuna et Lianja ? Alleluiah ? »
2 Diffusé (mais pas à tout le monde, eh ! pas à mes kokos, bien sûr ! ni à ceux mes amis et connaissances qui sont aussi (bien que cela soit, apparemment, difficile à concilier)… des « frères et sœurs en Christ » et rêvent de me convertir… en espérant toucher ainsi le gros lot parce que, dit-on, la prime offerte par les gros caïds de l’Olympe pour la capture d’un mécréant de mon espèce est très élevée ?) par l’agence CosAna ! Ce n’est pas l’agence AnaCo qui aurait jamais publié un truc pareil ! Un conte immoral
- Ça manque de héros positifs ! me dira Gauthier…
- C’est toujours la guerre au Kivu, non ? Et moi, je trouve que Citronnelle ne se défend pas trop mal ! lui répondrai-je…
certes, mais plein de mots rares et chers, anciens et actuels, tendres et cruels, châtiés et orduriers, précieux et
- Qu’est-ce que j’ai dû gratter les dicos, petite chérie ! Il ne faut pas croire que, à Kinshasa, je cause comme ça tous les jours ! Mais je dois quand même t’avouer que je suis particulièrement fier de mon « boyau culier » ! Et aussi de mon pirate « anodonte » !
ridicules ! Même si on ne me reconnaît plus le droit d’écrire « pour les enfants » (comme Margarete Jennes et
- Et pourtant ce sont aussi des tordus, ces deux-là, petite chérie ! Des tendres et des tordus ! Tendres de chez tendre et tordus de chez tordus ! Des graves ! Et, bien entendu, c’est à eux deux, plus particulièrement, que je dédie ce texte infâme, ce grossier et grimaçant grimoire résolument ignoble et, néanmoins (finiront-ils par l’admettre ?), de très haute portée morale…
In Koli Jean Bofane), je peux quand même travailler à l’enrichissement du vocabulaire de leurs parents, non ?
3 Assistance à la lecture : j’ai mis en gras le sujet, le verbe et le complément de quelques phrases indispensables à la bonne compréhension du récit… C’est pas gentil, ça ?
4 L’auteur interroge la princesse Citronnelle (en aparté, bien sûr) et celle-ci lui répond (toujours en aparté) :
- Quelque chose à voir avec les « balles perdues » sans doute, Princesse ?
- Oui, Vieux Didier, mais à l’envers… Plutôt le contraire, quoi ! Des « balles reçues »… que je n’ai pas réussi à esquiver
5 Des « transits », de préference, plutôt que des essuie-mains: mitshopo (superfins) ou mapapu (king size) ?
6 Pourquoi cette luxuriance, cette abondance, ce foisonnement ? Pourquoi tous ces vocables qui, de prime abord, présentent quelques traits communs? me demandent, avec perplexité, plusieurs chrétiens. Et je leur réponds tout de suite : si parmi eux, vous en trouvez un que vous connaissez et qui vous ressemble un tantinet, n’hésitez pas une seule seconde, prenez-le tout de suite, cliquez dessus, c’est le bon !
7 Pourquoi tous ces vocables qui, de prime abord, présentent quelques traits communs? Pourquoi cette luxuriance, cette abondance, ce foisonnement ? me demandent, avec une égale perplexité, plusieurs bergères. Et je leur réponds tout de suite : si parmi eux, vous en trouvez un que vous connaissez et qui vous ressemble un tantinet, n’hésitez pas une seule seconde, prenez-le tout de suite, cliquez dessus, c’est le bon !
8 Dieu n’a jamais été une meuf, que je sache ! Ni dans la Bible, ni dans la Torah, ni dans le Coran ! A-t-on jamais demandé au peuple d’adorer Dieu-la-Mère, Dieu-la-Fille ou Dieu-la petite cousine déjà très bien formée pour son âge !
9 Mais le nôtre, c’est pas pareil, eh ! Ni le sien, ni le tien, ni le vôtre, ni le leur …